Ma foi

La vie comme un art

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Je suis croyante. Du genre très très croyante...

Je suis croyante depuis la terminale exactement. Avant je ne croyais pas vraiment en Dieu, je ne croyais pas du tout en Marie et encore moins en Jésus. J'avais des discours anti-religion avec mon père et on pouvait passer des heures à parler de Dieu et de sciences, de voyage et de la vie... Et ce qui trouvait le plus d'opposition chez moi, c'était Dieu. Pour moi c'était tellement illogique. En étant hypersensible à toutes les misères du monde, le concept de Dieu m'était même assez insupportable...

Et puis un jour, dans mon collège de bonne soeur, ma meilleure amie a eu un grave accident de voiture qui l'a plongé dans le coma entre la vie et la mort, pendant qu'une autre de mes amies très proches perdait la vue. C'était trop. J'ai craqué. J'ai pleuré toute les larmes de mon corps dans ma chambre pendant de longues heures en criant sur Dieu dans ma tête. Je lui ai dis que je Le détestais. Je lui ai dis qu'Il ne servait à rien. Que le fait de prendre deux si jolies âmes qui voulaient rester sur terre et de me laisser la vie à moi qui avais essayé maintes fois d'en partir, c'était dégueulasse et que s'Il voulait vraiment prendre quelqu'un Il n'avait qu'à me prendre moi et laisser mes amies tranquilles ! Que je lui donnais volontiers sa vie pourrie de merde contre la vie de mes amies qui elles l'aimaient et souhaité rester.

Pendant des heures, j'ai pleuré en rage et puis j'ai fini par m'endormir comme saoule de tristesse.

Pendant que je sombrais dans le sommeil, j'ai senti mon corps posé sur des genoux et une main caressant avec tendresse mon front et mes cheveux que j'avais coupé trop court... J'ai senti la pièce irradier d'amour et j'ai reçu la plus belle visite de toute ma vie... J'ai été consolé par une infinité d'amour qui a rempli toute ma petite chambre de sa tendresse, sa lumière et sa douceur c'était indescriptible, c'était de l'amour pur.

Apaisée, je me suis endormie.

Arrivée à l'école j'ai raconté ce que j'avais vécu à mon amie Béa qui perdait la vue, elle m'a écouté et elle m'a crût, elle me connaissait donc je n'avais aucune raison de lui mentir sur quelque chose en quoi je ne croyais pas la veille. Et puis les jours se sont suivies... Marie a survécu. Quand je suis allée la voir à l'hôpital, alors qu'elle ne parlait plus depuis des semaines et qu'elle était dans un état végétatif, quand elle m'a vu, elle a tourné la tête et a essayé de me parler à la stupéfaction de tout le monde... Et puis la vie a continué.

Un jour d'été, pendant que j'attendais les résultats du Bac en Charente chez mon père, mon amie Béa m'a téléphoné et m'a demandé de m'asseoir pour m'annoncer qu'elle avait retrouver la vue. C'était strictement impossible. Elle avait une maladie dégénérative qui ne se guérit pas. Et pourtant, ses yeux n'ont plus besoin de lunettes tandis que ses pupilles sont encore comme lorsque qu'elle était devenue complètement aveugle : entièrement ouverte d'un côté et entièrement fermé de l'autre. Quand je la regardais dans les yeux ça me faisait beaucoup rire, sauf que maintenant elle me voyait rire... Je l'aimais beaucoup. Béa est rentré dans les ordres, à Lourdes. Je n'ai pas voulu aller à sa fête avant qu'elle rentre dans les ordres. C'était trop triste et lugubre pour moi. Elle m'a manqué une grande partie de ma vie et je lui en ai voulu d'être aller s'enfermer loin de moi, mais maintenant ça va mieux. J'ai accepté. (En vrai je crois que je l'attends un peu tout simplement, plus calmement...).

Quand j'ai voulu avoir un bébé, je suis allé à Lourdes pour prier. Je m'en souviendrais toute ma vie. J'ai mis leur drap blanc glacé sur mon corps et je me suis dirigé vers le bain, les mains tenues de part et d'autre par une bonne soeur. Nous avons prié ensemble et elles m'ont demandé de penser très fort à ce que je voulais demander à Dieu... Je voulais tellement mes enfants... Ensuite elles m'ont demandé de me laisser pencher en arrière par elles sans avoir peur parce qu'elles me retiendraient, ce que j'ai fait. Au moment où mon corps se plongeait dans l'eau, une bulle d'air est entrée dans le drap formant un gros rond sur mon ventre qui m'a fait m'esclaffer de rire... Une des deux bonnes soeurs a été déstabilisé par ce gros rond sur mon ventre et va savoir pourquoi elle a essayé d'appuyer dessus pour le faire partir et que je puisse continuer mon immersion, mais j'étais entièrement dans l'eau et mon gros ventre d'oxygène restait bien là et ne se laissait pas déloger ce qui a fini par faire rire tout le monde. Au début, quand le rond c'est formé j'ai eu un peu honte et j'en voulais un peu à Dieu d'avoir montré notre confidence à tout le monde... Je crois que même avec Dieu je suis Madame-jamais-contente... La bonne nouvelle c'est qu'Il arrive à m'aimer comme ça et à me pardonner c'est donc que ça doit être possible.

Toute ma vie est marqué de discussion avec Dieu chaque jour, chaque heure et parfois chaque seconde.

Il m'a laissé parfois. C'était terrible. D'une tristesse absolue... Quand j'étais avec franck, Il me laissait parfois... J'avais l'impression de tout perdre et de mourir, mais je me disais que Dieu ne laisse jamais vraiment et qu'il fallait que je continue de faire les choses bien et comme ça à son retour Il serait fière de moi. J'ai toujours fait comme ça et ça fonctionnait. Quand je sentais à nouveau la présence de Dieu dans ma vie, je me remplissais de tout ce qui fait la vie et je savais alors que je ne m'étais pas éloignée.

Je serais horriblement triste et déçue de moi si un jour je devais mécontenter Dieu. Et pourtant je me doute bien que je dois peut être le mécontenter même s'Il me dit que non pour me donner du courage. Je m'accroche.

Pendant longtemps j'ai eu besoin de prier là où on m'avait appris à prier et de la façon dont on m'avait appris à le faire, mais petit à petit je me suis rendu compte que le Dieu que j'ai en moi est à l'étroit dans ces endroits étranges, fermés... Même si je l'y retrouve souvent grâce au calme. J'aime tellement rentrer dans ce calme que je m'y engouffre volontiers. Je crois que je connais même les qualités de calme des églises de Bordeaux et j'ai mes préférences.

Je commence à m'échapper des lieux et des prières toutes faites. C'est un travail angoissant parce que je ne veux pas faire mal. Je veux apprendre à communiquer avec mon Dieu de la meilleure des façons... Mais hier soir j'ai remarqué qu'en réalité, je suis toujours connecté à lui et que la prière, le moment de prière est un moment d'hyper-connection. Pour m'aider, je tente de revenir à ce moment d'amour pur que j'ai reçu et à partir de là, j'essaie de me créer une bulle de discussion entre mon Dieu et moi et je trouve que ça fonctionne plutôt bien ! Bien mieux que la prière prête à mâcher... Sans vouloir l'offenser, elle m'a bien servie quand même... Bref. Passons.

Je vais continuer à chercher la manière de prier que je préfère et j'espère vous donner des nouvelles... Sinon je reviendrais à mes classiques.

Et vous ? Vous croyez en Dieu ?


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