Je compte sur trois...

La vie comme un art

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Trouver sa propre voie et gagner sa vie n'est pas une mince affaire quand on veut éviter le clientélisme ambiant...

Quand j'ai commencé ma vie professionnelle et sociale, j'avais compris que ce qui comptait avant tout était d'avoir un énorme carnet d'adresse et ça, moi, je sais faire ! Bavarde comme je suis et amoureuse de l'être humain, je passais mon temps à parler avec tout le monde, du facteur à la caissière, du patron à l'employé, mes voisins, les amis de mes amis, tout le monde m'intéressait et m'intégrait. J'ai construit le début de ma vie de cette façon. En augmentant mes contatcs et en faisant jouer mes relations pour obtenir ce que je voulais ou ce dont j'avais besoin. Mes amis me rendaient des services et je leur renvoyais l'ascenseur quand ils en avaient besoin. J'étais jeune, énergique, belle et disponible, ça roulait.

Et puis je suis devenue enceinte... Et puis j'ai perdu mon bébé. Je crois que là, il y a vraiment eu une cassure. Quelque chose qui m'a réveillé de l'intérieur pour me dire que seule moi peut connaître ma route, marcher dessus et m'y diriger. Que moi seule je suis responsable de mon chemin et de mes enfants que je fais venir sur terre et qui marchent à mes côtés. Ce n'était que des prémices de quelques choses, rien de vraiment précis, mais j'ai pu déjà toucher du doigt que dans les moments fondamentales de la vie, le réseau, les connaissances et les relations ne servent à rien si soi même on n'est pas solide et authentique.

Cela a mis des années avant que je me décide à vouloir marcher seule. Sans aucune aide de personne, aucun réseau, aucun appui extérieur. Faire cette expérience incroyable de tester, pour voir, si quand on avance seule, honnête, en respectant les règles, on arrive à bon port.

Quand j'ai demandé un logement, j'aurais pu reconstruire ce jeu des connaissances, aller lécher les bottes ou autre chose d'un maire ou d'un élu, chercher un homme ou une femme influente et retourner dans le petit monde de l'entre-soi, mais j'ai refusé. Je voulais que mon dossier soit traité au même titre que les autres dossiers et même si je pense qu'il a été traité autrement par connaissance de mon potentiel de nuisance (ma capacité à casser les couilles et faire chier en face des situations injustes) au moins je me console en me disant que cela ne venait pas de moi.

J'ai utilisé exactement les mêmes leviers que tout le monde a à sa disposition pour voir s'ils sont performants et comment ils s'articulent, à quel point il font du bien... Ou du mal. Je me suis mise au RSA. Je me suis inscrite à Pôle emploi. J'ai scolarisé mes enfants à l'école publique de mon quartier et les ai inscrites au centre de loisirs dont nous dépendons. Je suis partie en vacances avec Vacaf en utilisant des aides du Conseil départemental que je demandais à la MDSI qui me suit depuis 8 ans, comme tout le monde. Je ne fais pas appel à ma famille, même pas les fins de mois... Je ne suis pas pistonnée par mes amis et pour que ce soit plus visible encore, je me suis éloignée ou ai fait fuir tout le monde et je les tiens à bonne distance, loin de moi, dans la plus gentille des courtoisies élémentaires... Je ne fais rien pour personne et personne ne fait rien pour moi. Je n'appartiens à aucun club et personne ne peut se revendiquer de moi.

Au fur et à mesure que j'ai avancé, j'ai été foncièrement écoeurée de la situation. Le mérite ne sert à rien. Le talent, le travail, la dignité, tout le monde s'en carre le cul et la gentillesse est vintage.

J'avoue qu'au début j'avais le feu sacré et je pensais sincèrement qu'il était tout à fait possible de réussir et de s'en sortir en utilisant les seuls outils mis à disposition par la société et sa force de travail, sans se prostituer... Je voulais démontrer que le problème n'était qu'une question de volonté et de valeurs morales et que si on travaillait en restant droit, on pouvait très bien y arriver sans aucun réseau, ni protection particulière. Mais c'est faux. Ce n'est pas possible parce que le système est ainsi fait que les gens qui le tiennent ne veulent pas perdre leur travail et donc ne souhaite pas la réussite de ceux qui l'utilisent. Pire, ces gens attendent le client au tournant pour se le refiler entre eux et le consommer jusqu'à la lie. Si vous avez survécu aux MDSI, ils vous enverront voir les CMP (centre médicaux psychomoncul) qui vous finiront vous et vos enfants là bas en vous mettant sous antidépresseur et vos enfants sous ritaline. Un pied dans ce système équivaut à signer son acte de décès social, sentimental, morale et psychologique... Si le publique qui a accès à ces gens là ressemblent autant à des zombies, ce n'est pas forcément dans cet état qu'ils sont rentrés...

Cela fait 9 ans maintenant que je pratique, test et observe ce système de l'intérieur et ce que j'y vois, ce que j'en sais et ce que j'en pense et en dessous du niveau zéro de la pire crasse de caniveau. C'est un massacre du genre humain. La pire honte à laquelle il m'a été donné d'assister. La France est au delà d'un hôpital psychiatrique à ciel ouvert... Elle est un tombeau où dansent des macabés qui se veulent philosophiques et gloussent au passage des autres macabés qui transportent pourtant des miroirs... Sous les yeux ébahis des enfants qu'on ne veut plus entendre et qui ont des bouchons dans la bouche pour mieux apprendre tôt à se taire.

Je dis souvent... Toujours... Que l'amour c'est la confiance... Et force est de constater, qu'avec le temps et ma confrontation à ce système sénile qui a bien conscience du mal qu'il fait, ma confiance dans les autres s'est réduite à presque rien. Je ne fais plus confiance à personne.

Je compte uniquement sur trois... En remerciant Dieu parce que je sais que c'est déjà énorme.


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