Cocue

La vie comme un art

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C’est difficile d’être une bonne épouse. Très difficile. C’est un travail de tous les jours et souvent, un sacrifice de tous les instants.

C’est difficile d’être une bonne mère présente auprès de ses enfants pour leur donner une éducation solide et en faire des personnes équilibrées et harmonieuses, tout en valorisant l’image d’un père peu présent parce qu’occupé à travailler pour consolider l’épanouissement en offrant le confort d’une vie aisée. Une vraie famille.

Très difficile.

C’est difficile parce que ça demande de faire entièrement confiance à l’homme que l’on a choisi et pour accorder cette confiance, il faut avant tout se l’accorder à soi même et là aussi, ce n’est pas une mince affaire.

Tout cela est d’une fragilité sans nom au réel. La confiance en soi des femmes est attaquée de toute part, puisqu’une fois mise à terre, elle génère un maximum de profit… Tu ne te sens pas bien dans ta peau de femme ? Achète ce jean, cette poudre, ce gloss, ces fesses, ce mascara, achète cette lingerie, ce livre, ce coaching, achète ces seins, cette crème de jour, cette formation, cette identité…

Et ensuite parce que l’image de ce que doit être une « bonne » femme est elle même attaquée aux yeux de nos hommes qui ne savent plus bien à quoi ressemble une femme bien, l’histoire se corse. Elle ne se coiffe pas, elle se néglige, elle ne te fais pas l’amour 12 fois par jour, elle ne te fais pas à manger, elle n’a pas de seins ? Trompe la. Sois un homme.

Et dans ton dos, mais sous tes yeux, il la baise.

Pendant que pour accorder ta confiance, tu t’évertues à avoir confiance en toi, en tes poils sous les bras, sur les pieds, sur la chatte, en tes cheveux au naturel en bataille, en tes tâches de rousseurs qui arrivent sur ton nez, en tes cheveux qui deviennent poivre et sel, en ton petit dernier qui a vraiment trop d'énergie, mais qui va y arriver mieux que nous tous…

Il choisit cette fille qui est tout le contraire de toi et qui ne lui donne pas cette préciosité que tu te tues à créer pour lui : l’authenticité d’un amour réel. Il choisit cette fille qui se teint en blonde, qui porte ses faux seins, qui est d’une vulgarité sans limite, qui n’élève pas son enfant, ne sait pas se faire cuire un œuf, ne parle que pour citer des marques et ne saura jamais la joie que c’est de se sentir entière, aimer pour ce que l’on est réellement… Il choisit cette fille que tu refuses d'être pour lui offrir la préciosité... Tout l'amour que tu déverse en lui, en vos enfants, en toi, toute ta force de femme, ton travail, tout ce que tu es, il le prend, il s'en nourrit et se retourne loin de toi, devant tes yeux, mais dans ton dos...

Et il la baise, elle.

Aux yeux de tous... Ils s'aiment.

Comme si le trésor de tout ce qui lui a été donné et qui demandait une telle énergie, mon Dieu Seigneur… Une telle énergie… Pour atteindre un si haut degré de confiance, un tel degré d’amour… Comme si tout ça n’avait aucune valeur parce que soudainement, il fallait qu’il se prouve qu’il est capable de baiser ce que la société désigne comme étant LA femme qu’il doit baiser s’il est un homme, un vrai. Une pute. Une femme qui est prête à se vendre, à le vendre, à vendre ses enfants, à tout vendre, pour de l’argent, pour de la gloire, pour de la merde… Perlimpimpin.

Et il s’agit de le regarder la baiser… Parce qu'ils se montrent, à tous. Donc à toi.

Il s'agit de regarder tous les efforts fait pour offrir une vie harmonieuse… Une vie respectée… Des enfants heureux… Un vrai petit bonheur… Il s’agit de regarder tout ça partir en fumée avec toute la confiance si durement acquise pour lui offrir l'amour. Vrai.

Alors on part.

Cocue.

Et on devient mère célibataire, au front de la précarité, à essayer de chercher où on a bien pu ranger le peu de dignité qu’il nous restait quand on a décidé d’en garder.

On devient cette mère qui tend la main au Resto du Cœur pour ne plus jamais donner un bout de sa confiance à des hommes trop fragiles pour comprendre le prix du cadeau… On devient cette mère qui refuse l’argent du « travail » parce qu’elle conserve son travail de mère malgré l’absence d’argent du travail du père qui a disparu dans les bras d’autres vraies femmes à baiser pour devenir des vrais hommes… Et puis on ne devient plus grand chose au fur et à mesure que la société nous pousse, sur le côté pour la laisser passer vers les vraies femmes qu’elle peut baiser, les décolorées, griffées, qui savent consommer, elles.

 


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