Comment éviter le harcèlement professionnel ? La réponse est très simple : démissionner. La dernière fois je regardais la pub contre le harcèlement professionnel et je me disais qu’il faut vraiment être complètement perchée hors sol pour sortir une bouse pareille…
Tous les stéréotypes qui ne permettent pas d’identifier un harceleur professionnel et une victime potentielle sont maintenus. La femme harcelée de la pub est une godiche au cheveux gras avec un décolleté plongeant qui rougie en serrant les fesses sur sa chaises quand son gros beauf de patron, jeune cadre dynamique roi de la gaudriole fait des « blagues » bien grasses devant des esclaves dociles et éteins de toute humanité. Le public abruti par la taxe sur l’essence en concluera qu’elle n’a qu’à fermer son décolleté et que c’est-bon-ça-n’a-jamais-tuer-personne-l’humour-à-la-française…
Ca c’est dans le rêve du gouvernement.
Dans la réalité le harceleur n’est pas du tout ce gros beauf qui arrive avec ses gros sabots. Dans la réalité le harceleur arrive tapis dans l’ombre. Il regarde sa proie longtemps et calcule son angle d’attaque. Le harceleur n’est pas attiré par les godiches qui tortillent du cul sur leur chaise en rougissant avec 3 boutons de décolleté ouvert. Non. Le harceleur aime que ça brille. Il aime les talents, les forts caractères, les femmes indépendantes qui plaisent aux gens et sont ambitieuses. Ce qu’il y a de pratique avec les réseaux sociaux et Internet maintenant c’est que le marché de la proie est ouvert au grand jour. Les harceleurs professionnels peuvent faire leur course en toute quiétude en vérifiant sur les réseaux que leur proie est suffisamment active, suffisamment brillante, gentille, ouverte aux autres…
Le but du harceleur est de capturer sa proie. Par la ruse, la force ou le viol, il la veut. Pour avoir sa proie il mettra en place tout ce qu’il sera nécessaire de mettre en place parce que le jeu de la conquête est beaucoup plus excitant pour lui que la consommation. Le harceleur est un déviant sexuel qui bande mou. Sa sexualité n’est pas « normale » il a besoin de mettre en place tout un tas de stratégies et d’obstacles, de niveaux à atteindre pour se motiver et s’exciter afin d’arriver à l’érection. Il n’y a pas grand chose qui l’excite parce qu’il n’est pas dupe du jeu social.
Très jeune le harceleur a été formaté à réussir le jeu social par des mères peu aimantes, voir haineuses, qui l’ont brutalisé, humilié beaucoup et au final privé d’amour, puisqu’en étant elles même dépourvues.
Les harceleurs professionnels sont des hommes ou des femmes privés d’amour c’est cela qu’il faut vraiment comprendre. Ce sont des personnes, éduquées à gagner de l’argent tout en vivant à un niveau social le plus élevé possible. Niveau social derrière lequel il leur est permis, dès le plus jeune âge, de faire toutes les saloperies possibles puisque leur folle de mère et leur père abandonnique et absent (eux même parti à la conquête de leur propre gloire loin de la folle choisie par convenance sociale plus que par amour, qui vit dans leur foyer payé avec l’argent qui sert d’excuses à sa déresponsabilisation d’avec leurs enfants débiles et ingrats, pense t-il).
La proie de ces gens là doit être la façade, la caution à leur pourriture : je ne suis pas cette grosse merde que je parais être puisque regarder comme elle, si propre, m’apprécie. Ils vont donc s’évertuer à choisir des femmes de caractère, qui ont déjà une bonne réputation au travail et qui souhaitent avancer dans leur carrière. Ils vont leur proposer exactement ce dont elles ont toujours rêvé, mais qu’elles mettront des années à obtenir par leur travail là où avec son pouvoir et son argent elles l’obtiendront tout de suite. Le harceleur ne propose par de sexe tout de suite. Il n’est pas intéressé par le sexe comme je l’ai déjà dit, il bande mou. Ce qu’il veut c’est dominer et profiter de l’image de sa proie pour avancer dans sa carrière à lui. La proie va donc nourrir ses intérêts professionnels et faciliter ses relations sociales qui serait difficilement possible puisque le harceleur professionnel est dénué d’empathie et c’est par l’empathie aux autres que les portes s’ouvrent. Ou se ferment.
La sexualité ne s’installera que pour sceller la domination finale sur sa proie devenue sa victime et c’est en prenant possession de son corps qu’il prendra possession de toute sa vie et la salira, à jamais. A partir du moment où il la baise, elle devient pute aux yeux de tous. Il n'est ni beau, ni drôle, ni charismatique... Seul son pouvoir, son argent et son réseau qu'il a obtenu en faisant des malversations, des chantages et autres manipulations glauques lui ont permis d'atteindre son niveau. Ce n'est pas une belle personne et tout le monde le sait. La femme qui avait une bonne réputation saine, qui est jolie et qui décide de toucher ce rat dit à tous qu'elle est une pute.
Si le harceleur ne peut pas consommer sexuellement sa victime, si elle se refuse à lui et pire encore, si elle tente de le dénoncer, il déploiera alors toute la violence qu’il a et contient depuis son enfance face à sa propre mère maltraitante, sur l’objet de son courroux qui a osé toucher à sa faille narcissique : le refuser publiquement alors qu’il avait tout donné publiquement pour que sa domination soit totale. Révéler à tous son incompétence à se faire aimer même avec tout son argent et son pouvoir... Être le looser émotionnel qu'il est réellement.
L’humiliation de l’homme par la mère (car son humiliation avec sa mère continue à l’âge adulte et face à elle il reste un éternel enfant incompétent, stupide et bon à rien qui ne sait faire que de mauvais choix comme son abrutis de père) se retrouve alors décuplé en lui et son seul objectif sera de tuer autant que possible la responsable de cette douleur, par mort social. Le harceleur se transforme en criminel en prenant à partie les autres qui ont assisté à cette enrobage dans de la soie d’araignée d’une victime qui a pourtant été pourrie gâtée et qu’ils vont dépouiller ensemble de son droit de choisir avec qui elle baise ou pas.
La position sociale dominante du harceleur lui permet cela car nombreuse sont les personnes autour de lui qui serait prêtes à coucher avec lui pour manger. Juste manger… Le harceleur en a conscience et au moment de la mise à mort de sa victime il va distribuer ses largesses à tout l’entourage de sa victime et redoublé de travail sur son image sociale de façade. Le temps de la mise à mort, qui peut durer des mois, tout sera fait pour décridibiliser la victime dans son dos, atteindre sa santé mentale, sa santé psychique, en lançant des rumeurs, des ragots, en montant les gens contre elle par des mensonges, en la faisant blacklister de ses fréquentations habituelles par un jeu de pouvoir et de séduction auquel le harceleur professionnel est habitué et formé depuis son enfance. Faire jouer son réseau…
La seule et unique solution qu’il y a face à ces gens là, une fois que l’on a compris le manège, ce qui peut prendre beaucoup de temps… C’est de fuir et de dénoncer. C’est tout ce qu’il y a à faire. La plus grande erreur est de croire que l'on peut le maîtriser et contrôler l'histoire. Car le harceleur professionnel a toujours dix coups pervers d'avance sur sa victime, il est venu pour la capturer et la dépecer dans son univers. Il est prêt à accepter beaucoup de concession car il n'a pas d'honneur ou de valeur morale. Sur-entraîné à duper son monde, tricher, mentir depuis l'enfance, il est impossible pour une proie de s'en sortir indemne car le harceleur professionnel choisie ses proies en connaissant son niveau par rapport à elle, que ce soit son niveau intellectuel, hiérarchique ou social. La seule chose à faire quand on s'identifie comme proie, c'est de partir, immédiatement, le plus proprement possible. Un patron qui veut vous baiser, d'une façon ou d'une autre, va vous baiser. Sortez de là.
On ne gagne pas contre ces gens là… Parce que dans leur jeu morbide, il n’y a rien à gagner. Gagner contre eux n’a aucune valeur. Ce sont des hommes perdus qui n’ont jamais connu et ne connaîtront jamais l’amour… Ni pour leurs parents, ni pour eux même, ni pour leurs enfants. Ce sont des clochards de l’amour.
Est ce qu’on gagne quelque chose contre un clochard ?
Non.
La seule chose à faire, c’est démissionner, quitter son poste, continuer son travail autrement, reconstruire sa confiance en soi et dans les autres, retrouver sa brillance et prévenir les plus fragiles que cet homme là est une grosse merde dans laquelle il faut éviter de marcher.
Photo d’illustration : guillaume jobin président de l’école supérieure de journalisme de paris, harceleur professionnel.