Quand on parle de sommeil réparateur, c'est peu de le dire...

Depuis un peu plus d'un an je crois, j'ai découvert que j'avais des besoins en sommeil assez hors normes. J'ai besoin de dormir beaucoup depuis que je me suis infligée la création et la gestion de ma boutique toute seule pour éduquer moi même mes deux enfants...

Non... En fait j'ai besoin de dormir beaucoup depuis ma naissance je crois...

Au début, j'ai crû que c'était le contre coups de toute l'énergie que j'avais dû envoyer pour faire avancer ma famille. J'étais vraiment, vraiment, fatiguée. Je n'avais pas le choix de dormir ou pas, je devais le faire. Si je ne dormais je devenais agressive, mon corps devenait malade et je ne gérais plus correctement les informations que je recevais. Je buvais donc assez de café pour tenir, mais le café, tout en me permettant de tenir, me replongeait dans un état de tension permanente et une excitation qui n'était pas moi, mais qui était le café...

J'avais donc le choix entre avoir plein d'énergie artificielle en n'étant pas du tout moi, ou être naturelle, mais complètement déchirée de fatigue.

J'ai choisi la fatigue. "Grâce" à la cigarette, j'ai préféré arrêter le café pour ne plus avoir l'envie de fumer et cesser de me polluer la vie, au lieu de continuer une vie factice qui de toute façon ne me ressemblait pas puisque ce n'était plus mon état normal qui l'impulsait, mais mon état sous caféine.

Quand on fait un tour dans la page des psychotropes de Wikipédia d'ailleurs, on y apprend que le café est une drogue, ça fait plaisir ! Salut les drogués !!! :-D

J'ai donc arrêté de boire du café et comme j'avais besoin de boire quelque chose, je me suis mise aux tisanes. Et ça a changé ma vie et ma conception de ce que je suis capable de faire ou pas.

Je me suis couché, une première fois, comme un test, pour voir, parce que là, ce n'était juste pas possible de faire autrement, après le repas, il fallait que je dorme, mon corps tombait de sommeil... J'ai dû défier les petites voix dans ma tête qui me disaient que dormir était un acte de feignantise majeur qui méritait la mort par lapidation en place publique. Parce qu'il y a de ça maintenant, en 2018, si tu vas à ton propre rythme biologique, si tu respectes tes besoins de sommeil, si tu ne t'infliges pas un rythme de robot esclavagisé, alors tu ne peux donc être qu'une lascive feignante qui préfère se la couler douce en bonne santé au lieu d'aller trimer et traîner son mal être avec les autres zombies dehors "comme tout le monde !!!"... Ou un peu hippy sur les bords sans doute... Ou riche.

Non. Humaine.

J'ai dormi. A mon réveil, j'ai eu l'impression que je revenais dans un nouveau monde : le mien. Certaines choses s'étaient arrangées d'elles même pendant que je dormais et le monde tournait encore. Il avait donc continué à tourner sans moi ??? Et en prime il avait tourné à mon avantage ! La magie. J'ai recommencé cette opération tous les jours pendant des mois. 20 minutes de sieste imposée après le repas, réveil en marche, pour laisser la magie faire tourner le monde a mon avantage. Et chaque jour j'ai regagné des morceaux entiers de mon territoire. Je me suis non seulement reconstruite, mais je me suis aussi soignée, apaisée, adoucie et finalement redécouverte.

Je ne savais même pas que j'étais calme à ce point. Moi, Carole Hofbauer, je suis une calme. Qui l'eût crût !

Je ne fais plus de sieste de 20 minutes chaque jour. Mais dans la semaine il peut m'arriver de faire des récupérations de 2 ou 3h de sommeil dans la journée, en début et en fin de semaine généralement, si je me trouve trop fatiguée pour continuer et le week-end, je fais le plein. Je m'arrête et je dors. Et c'est chaque jour la peine au coeur que je me repose en pensant à mes enfants qui n'ont pas accès à un moment de sieste alors même qu'elles en ont plus besoin que moi... Quand je dis que l'école est maltraitante, je suis encore douce avec elle. Elle l'est au combien pire...

Non seulement le sommeil est réparateur, mais il est aussi un outil de construction de soi très puissant qui nous permet de ne pas céder aux sirènes de la violence qui nous hurlent dans les oreilles et nous volent notre essence : notre douceur et l'envie de la partager.