Les Mompreneurs sont les mamans qui ont crée leur propre entreprise. Contraction de mom et de entrepreneure, le mot, comme le mouvement, vient du Canada où une maman a crée des petits chaussons en cuir pour son fils qu'elle a vendu à ses amies et les amis de ses amies, puis finalement à un gros groupe d'actionnaire pour des millions de dollars.
Bref. Là n'est pas mon propos.
Depuis 2009, j'installe le mouvement des Mompreneurs au Maroc Je cherche des mamans de la classe moyenne, voire populaire, qui veulent crée ou qui ont crée leur propre entreprise.Mais le cas des Mompreneurs Maroc m'a souvent renvoyé aux vestiaires, ko, réfléchir longuement à une situation qui m'échappait.Pourquoi y avait-il si peu de mamans qui se déclaraient ouvertement chef d'entreprise ? Quand elles osaient le faire, il s'agissait souvent de l'entreprise familiale gérée par leur mari, quand ce n'était pas toute la famille. Depuis 3 générations Puis elle voulait bien me rencontrer, mais pas en parler sur mon site ou sur Facebook. Le cas du Maroc commençait à s'expliquait petit à petit. Le poids de l'informel, ou travail au noir pour les intimes. Comment monter un réseau avec des patronnes qui ne veulent pas se montrer ? Mais pourquoi ne voulaient-elles pas se déclarer ? Etait-ce si compliqué ? Cher peut être ? Trop prenant avec les enfants ?
Je me suis donc lancé dans un parcours type d'une maman qui n'aurait pas beaucoup de moyen, deux enfants en bas âge et l'ambition malgré tout d'être sa propre patronne et de développer un projet.Comme je suis seulement une petite maman sans le sou, dans mon hypothèse, j'ai crée une patente pour commencer mon activité en ligne afin de tenter de concilier vie professionnelle et vie privée. Gérer mon temps, rester avec mes petites en m'occupant aussi des commandes, le rêve.Sur ma route des formalités, j'ai rencontré des gens sincèrement adorables. Et je n'ai pas le compliment facile. Que ce soit aux Impôts pour faire ma déclaration d'activité ou au tribunal de commerce pour mon numéro de registre de commerce, en passant par la Poste pour les livraisons, j'ai été enchantée de constater que le monde de l'entreprise marocain est ouvert aux petites mamans sans le sou et très très conciliant et aidant Voir arrangeant.Comme mes petites affaires marchaient bien, je me suis dit que j'allais importer des produits plus variés que mes « maroquineries » que tout le monde peut proposer assez facilement et qui ne me distinguaient pas des mes concurrentes.J'ai donc trouvé des fournisseurs ravis de travailler avec le Maroc D'autres moins ravis, voir pas ravis du tout Et j'ai fait des tests d'envoi de toute petite quantité de marchandise.Premier paquet, bloqué aux douanes. Pas d'inscription à l'import export, pas de paquet. Normal. Un article ou deux articles pour votre fille ? Prenez votre paquet. Merci.Je suis donc allé aux douanes ensuite pour me mettre en règle avec le royaume avant de commencer mon commerce international.Deuxième colis. Pas de colis. Bloqué ? Non. Disparu. Pas de trace, rien, Colissimo le cherche encore et moi aussi. Des petits bijoux.
Moi qui pensais, sans trop y croire non plus, qu'une partie de mon travail pourrait bénéficier aux enfants, dans les écoles publiques, aux femmes enceintes, dans les hôpitaux, aux vieillards chez eux ou dans la rue, etc, etc, etc. Comme j'étais heureuse. Une force assez grandiose me poussait chaque jour ! Heureuse de pouvoir payer des taxes !Mais le système s'arrête là. La bataille de la Taxe n'aura pas lieu. Taxe est morte, vive la magouille ! Parce que tout est devenu plus lourd à mesure que j'ai commencé à chercher comment npayer ces fameuses taxes honnêtement. Et je me suis arrêté là. Vidée.J'ai compris pourquoi tout le monde truande plus bas. Parce que tout le monde truande plus haut et à tous les étages. Rien n'est fait pour faciliter le travail des mamans, des femmes, des pauvres, à plus grande échelle, pour aider plutôt à monter les marches de cette échelle professionnelle dans la légalité, par la valeur du travail et non pas par le sens de la débrouille. Alors quoi ? Truander aussi ? Est ce que ce pays et ses habitants ne valent pas mieux que cette débrouille constante ? Que ce trafic permanent ? Tu me donnes un peu de marchandise et je me tais, je te prends un peu de marchandise et tu te tais parce que c'est ça ou rien de toute façon.Et les caisses restent vides parce que dans ce bras de force, qui implique des personnes certes, mais également tous les rapports entre l'état et ses citoyens, il n'y a qu'un seul perdant. Le peuple. La base. Ceux qui ont des biens arriveront à les faire fructifier plus facilement qu'ailleurs par le bakchich et la triche, le réseautage et les relations Ceux qui n'en ont pas se retrouveront appauvrit de démarche en démarche, de billets bleus en billets verts Avant même d'avoir pu lancer leur entreprise légalement, ils auront l'amertume dans la bouche et l'impression qu'on les a roulé dans la tête. Alors, eux aussi rouleront. Parce que c'est comme ça les affaires. C'est comme ça les affaires ? Est ce bien ce que nous voulons ? Moi, non.Qu'est ce qui reste ? L'informel. Donc le silence de la petite débrouille. Si tu te plains, tu perds. Comment vont les affaires ? Oh ! Très mal ! Toujours très mal... Vu qu'on ne déclare rien.Acheter sa marchandise aux artisans et demander une facture relève déjà d'une bizarrerie (c'est d'ailleurs à ce stade là que j'aurais dû tout comprendre) alors quand à savoir ce qu'on déclare C'est entre nous et Dieu.
Quel dommage pour ce pays. Quelle tristesse même. La richesse du Maroc n'est pas seulement dans ses habitants, elle devrait aussi être visible dans ses caisses, dans ses infrastructures, dans son organisation sociale.Je crois en un Maroc riche et inventif. Je crois en un Maroc vivant et combatif. Je crois en un Maroc intelligent et fier. Mais après tout ça, je me demande : fier de quoi ?Je ne crois pas en l'économie marocaine avec ces méthodes mafieuses.
Je continue ma route avec les Mompreneurs Maroc, dans le silence de nos conversations en face à face, nous débattons des heures de nos nouvelles avancées dans nos projets, de nos incompréhensions, de nos doutes, de nos créations ou de nos produits et nous rêvons à ce moment où nous pourront être fières d'avoir réussi notre affaire en élevant nos enfants, seules, contre tout un système qui nous laisse aux portes de son fonctionnement et de sa gestion, sans le cacher à personne.
Rendez nous le droit de travailler. Donnez des écoles publiques de qualité aux enfants, offrez des hôpitaux publics de qualité à tous, créer des jardins, des parcs, des cinémas, des théâtres publics PAYEZ VOS TAXES !