Et arrêtez de nous mettre la pression pour qu'on vous dise le contraire !!!

Je n'ai pas envie d'être grosse, jamais et surtout je n'ai pas envie que mes enfants soient grosses. Si jamais ça arrive, parce que la vie est surprenante, alors j'en serais triste, je le dis honnêtement. Parce que je sais trop bien ce que c'est d'être gros et que je ne le souhaite à personne.

Mes parents étaient des gens très beaux dans leurs jeunesses. Ma mère était grande avec des jambes élancées, une femme magnifique. Et mon père était un très bel homme. Et puis ils se sont séparés.

J'ai grandis avec une mère devenue grosse qui le vivait tellement mal qu'elle nous a mené la vie dure et nous a fait vivre l'enfer à ses côtés avec son surpoids. On ne pouvait rien lui dire à ce sujet, tout était prétexte à interprétation... Regarder manger ma mère a toujours été une souffrance, une tristesse et une douleur. Parce que c'était comme la voir se détruire devant moi et ne rien pouvoir faire. Comme la regarder se mentir à elle même quand elle mangeait des petites quantités devant nous, mais se goinfrait ensuite comme si on ne le savait pas ou ne le voyait pas...

Ensuite j'ai vécu avec mon père qui lui aussi était devenu gros. Sa santé en a pris un coups super vite de son côté. Il ne pouvait plus faire ses lacets et parfois c'est moi qui lui faisais... Bizarrement j'aimais beaucoup faire les lacets de mon père parce que ça me permettait de m'occuper de lui, ce qui n'était jamais possible autrement que dans ces noeuds qu'il me demandait de lui faire aux chaussures.

Moi même j'ai connu des périodes où j'ai pris beaucoup de poids et où je l'ai tellement mal vécu que j'en suis devenue boulimique, à me retrouver à m'enfoncer les doigts dans la gorge pour me faire vomir après chaque repas. Personne ne l'a jamais vu ni su. J'ai récupéré mon poids de forme et je me suis stabilisée... Du coups j'ai connu un autre phénomène chelou, le fait de maigrir en mangeant pour 4. J'avais beau manger des quantités énormes, des cochonneries, manger toute la journée, je ne grossissais pas et ressemblais à une anorexique. Je portais du 14 ans, parfois du 12 ans. Mais ça me faisait plus rire que mon surpoids parce que je mangeais tout le temps tout ce que je voulais... Mais le regard des gens étaient quand même un peu dur. Les remarques surtout. Mon homme m'aimait comme ça, je passais outre grâce à ça. Tout est rentré dans l'ordre quand j'ai arrêté de fumer, depuis je suis normale pour mon corps. Ni maigre, ni grosse. Et je fais attention de m'entretenir et de me surveiller.

Alors, non, les gros ne m'obligeront plus à fayoter auprès d'eux pour leur dire d'accepter leur corps, de s'aimer comme ils sont et toutes ces conneries dont on nous abreuve en ce moment avec le "Body positive" c'est de la daube. Il n'y a rien de positif à être gros et s'ils étaient honnêtes ils le diraient haut et fort : entre les problèmes cardiaques, les difficultés à marcher, à courire, à porter les enfants, entre la gêne, les difficultés sociales et professionnelles que ça engendre, être gros n'a rien de positif et il ne faut surtout pas l'accepter, mais se prendre en main par tous les moyens et lutter.

Est ce que c'est plus facile à dire qu'à faire ? Non... Parce que voyez vous cher gros, nous luttons nous même autant que vous pour ne pas grossir, nous sommes à l'écoute de notre corps, faisons attention à ce que nous mangeons, nous privons parfois, faisons du sport, etc, etc etc, mille petites choses qui font partie de notre quotidien depuis des années et que nous avons mis en place pour ne surtout pas rejoindre votre côté !

Cela ne veut pas dire que nous ne vous aimons pas en tant qu'individu, mais cela veut dire que nous n'aimerions pas devenir gros nous même et n'avons donc pas envie de porter plus que ce que nous ne pouvons supporter.

Je répète, je n'ai absolument rien contre les personnes qui sont grosses, j'ai fait deux enfants à l'une d'entre elle, mais je suis fatiguée d'entendre ce discours de mytho qui de Beyoncé jusqu'à Rihanna veut nous faire croire que "gros est beau". Non, gros n'est pas beau. Gros en chie tous les jours dans la vie et ce message est d'une dangerosité sans nom.

Si le message d'amour de soi que l'on veut envoyer aux gros était honnête, on leur dirait : aimez vous vraiment, maigrissez. Parce que quand on grossit comme ça, quand on s'autorise à stocker de la graisse qui va polluer son corps, on ne s'aime pas, on se déteste même et les gros qui disent le contraire font du mal à tout le monde, pas seulement à eux ou aux autres gros, mais aussi aux autres qui n'ont plus l'argument de la réalité à servir pour combattre ce fléau du surpoids qui montre à quel point l'être humain part en couille au point de ne plus savoir s'entendre lui même, savoir écouter et dompter son propre corps.

Cher gros, vous serez toujours les bienvenus chez moi, mais ne mentez jamais à mes enfants vous concernant parce que moi, je ne vous raterais pas si vous faites ça.