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Le métier de parent a une particularité... C'est qu'il s'agit de faire grandir un humain qui vient de notre propre corps. Exceptionnelle et fascinante responsabilité qui nous prend aux tripes quand il s'agit de la santé de notre enfant. Et pourtant, c'est dans ces moments d'épreuves que nous devons nous surpasser pour amener notre enfant vers la guérison...

Il y a quelques années j'ai dû traverser un long parcours médical avec ma fille. La pauvre souffrait de parotidites chroniques. Elle se mettait à gonfler d'un côté sous l'oreille et une grosse boule douloureuse lui déformait son beau visage. A côté de ça, elle faisait de l'apnée pendant son sommeil et ronflait vraiment, vraiment fort. Je pense que ça a dû duré plus d'un an d'horreur.

Nous avons bien entendu consulté des médecins. Nous en avons fait venir à la maison la nuit quand elle se tordait de douleur à cause de "la boule"... On avait finit par vivre avec ce couperet au dessus de la tête de "la boule" qui pouvait venir lui faire du mal d'un coup sans raison, puis repartir à coup de Doli.

La souffrance de son enfant est pire que la sienne. On est démunie, seule, inefficace et triste. C'est très dur.

Au bout d'un an d'errance médical, de médecin douteux en ORL humiliant, en radio qui ne disent rien, nous avons trouvé un ORL intelligent qui a su nous parler et nous proposer intelligemment une simple ablation des amygdales et des végétations sur ma fille pour qu'elle puisse respirer, ce qui arrêterait la parotidite.

Son diagnostique était précis, clair, il m'expliquait le fonctionnement de ma fille, le problème qu'elle rencontrait et ce qu'il voulait faire pour que ça cesse et qu'elle retrouve la paix.

Au delà de son diagnostique, sa mise en confiance a été primordiale et m'a permis de l'autoriser à opérer mon enfant et à remettre sa santé, sa vie, entre ses mains à lui. Et je pense que les médecins qui reçoivent des mères avec enfants devraient recevoir une formation spécifique dans la façon d'aborder ces consultations particulières.

En France j'ai l'impression parfois en tant que mère, que l'ont devrait déjà être bien contente si le médecin ne nous appelle pas "ma p'tite dame" en nous pinçant la joue quand il nous parle. Le paternalisme est très fort dans le milieu médical et les médecins ont vite tendance à nous prendre pour des dindes incultes responsables en prime de la mauvaise santé de leur enfant. Il faut que cette attitude cesse.

J'ai préparé le jour de l'opération dès le moment où j'ai eu le dossier médical de la clinique à remplir. Je l'ai préparé d'un point de vue logistique (en trouvant une baby-sitter pour ma toute petite qui devait rester seule à la maison 2 jours sans moi pour la première fois), mais aussi je l'ai préparé d'un point de vue mentale en me formatant pour impulser le maximum de bonne humeur à ma fille le jour J et ce peu importe mon propre état émotionnel. "Un peu comme dans La Vie est Belle." Toute ma force mentale a été monopolisée pour éviter à ma fille de vivre cette journée comme un évènement traumatisant glauque entourée de gens tristes, froids et aseptisés.

J'ai demandé à porter une blouse et une charlotte moi aussi, comme elle parce que c'était trop rigolo ! Et puis nous avons mis la télé et surtout nous avons fait une série de selfie, grimaces, sourires, rires, nous avons partagé ce moment ensemble dans le plus de joie possible. L'heure n'était pas grave, elle devait être aussi joyeuse que d'habitude.

Je me souviens très bien quand le chirurgien l'a emmené sur le brancard. Je lui ai dit que je l'aimais, comme d'habitude, que j'étais super fière d'elle, comme d'habitude et qu'elle allait très bien s'en sortir, comme d'habitude en concluant qu'à son réveil moi je serais encore là, comme d'habitude, dans la chambre, à côté d'elle...

Et ils sont partis vers le bloc.

Et je me suis effondrée en larme comme une mauviette dans les bras de la première infirmière qui passait avant d'aller finir de pleurer dans la chambre sur Facebook avec tous mes amis.

Au retour du bloc, j'étais là, dans sa chambre et je n'ai plus pleuré. Comme d'habitude...


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