On s'apprend ?
Quand le bébé arrive au monde, il y a ce moment, il existe... Ce moment pendant lequel on se retrouve en face de lui, un peu sidérée par tant de... Waouh. Il y a ce petit être humain qui est là, devant nous, avec un bout de nous et un bout de notre amoureux (j'espère pour nous). On se retrouve en face d'un petit nez qui respire, de toutes petites mains qui se referment sur notre doigt. C'est magique. C'est saisissant et c'est vertigineux.
Et qu'est ce qu'on fait maintenant ?
On apprend à devenir nous. A devenir celle qu'on a toujours été et celle qu'il aura toujours connu. On prend conscience de ce cadeau absolu et on l'adapte à notre personnalité. On le fait notre. Notre bébé. Notre cadeau.
Un des plus gros pièges de la grossesse, pour ma part, je pense que ce sont les fantasmes d'images que l'on a vu et que l'on a voulu vivre nous aussi une fois mère, mais ça ne colle pas toujours et surtout on peut se priver d'une façon d'être mère qui nous correspond puisque serait entièrement nourri de nous et ça ce serait terrible.
En réalité, et ça on ne le dira jamais assez, il n'y a pas une seule façon d'être maman, mais des milliards ! Autant qu'il y a de mamans. Chacune a en elle, un package "Maternité" entièrement adapté à soi et son enfant et dans lequel elle va pouvoir s'épanouir et faire s'épanouir ses enfants en kiffant. Le gros kiff.
Je crois que les aspirations maternelles déçues sont celles qui ont, non seulement ont mis la barre trop haute, mais plus que ça, on choisit la mauvaise barre. Celle d'une autre.
Quand un bébé arrive, il nous apprend à vivre heure après heure, pas après pas et comme lui à marcher à son rythme pour nous ré-expliquer ce que nous n'avions pas pu prendre le temps de bien regarder.
Le bébé est une mise à jour inversé qui nous fait d'abord nous assoir pour faire de gros câlins, avant de nous apprendre à manger, à boire, à écouter son corps pour aller à la selle ou pour éclater de ce rire qui fait fondre le coeur.
Alors quand bébé est là, qu'il vient d'arriver... On ne fait rien. Comme lui. On récupère de l'accouchement, comme lui, on se remet sur pieds, comme lui et on lui demande, à lui, ce qu'il a envie de faire... Parce que, à partir de ce moment là, on n'est plus jamais seule (et en même temps, on est la seule à décider. Bienvenue dans le monde de la contradiction !).