Dans ce cas là , je retourne à mon incompréhension totale... Pourquoi ils ont pu faire ça ??? Quel message horrible envoyé à toutes les femmes qui ont subi le harcèlement ou qui le subisse............
C'est vicieux en plus comme truc... Quand j'en parlais avec la flic, elle me demandais comment je l'avais vécu au départ. Au départ, j'ai pensé que je surmonterai tout ça très facilement, que c'était mignonnet, qu'il était sympa et je ne me méfiais pas d'un type qui venait et proposait de m'offrir tout ce que je voulais aussi gentiment, qui me comprenait... Je pensais même que c'était mon ami finalement et puis petit à petit, j'ai compris, j'ai tout compris et je me suis sentie isolée et seule et j'ai fini par ne plus savoir comment m'en sortir.
C'est un dilemme très dur de se demander comment faire pour garder un boulot qu'on adore et ne pas tomber dans les travers dans lesquels on veut nous amener. La société nous habitue tellement à la drague, à la séduction pour le pouvoir. Si on veut bosser, on croit qu'il faut supporter certains agissements, les blagues à la cons, les remarques sur nos fesses, nos seins, nos jours de règles, comme si ça faisait partie du travail. Encore plus si c'est un travail qu'on aime et auquel on tient.
Alors au début, on fait bonne figure, on passe outre, on se pense au dessus de ça. Et puis on perd pied, de plus en plus, on se sent poussé dans ces retranchements. Surtout avec ces personnes qui savent charmer l'entourage, qui rassure tout le monde, qui endorment par des promesses, par de la poudre aux yeux.
J'ai l'impression que je suis celle qui veut empêcher tout le monde de se régaler sur son dos.
Le saint blanc riche apporte le travail et l'argent, alors les propos d'une petite qui l'a sûrement allumé un peu pour le fric, non, ça ne vaut rien. Non, ça ne vaut pas qu'on puisse remettre en cause la parole de celui qui peut faire monter dans la classe sociale, non ça ne vaut pas la parole de celui qui se présente propre et plus vieux et plus riche et qui peut soit disant avoir n'importe quelle femme, etc, etc.
Sauf que je n'ai jamais couru après son fric, j'ai travaillé et beaucoup travaillé même, je ne suis pas allé dans ce travail pour lui, mais bien pour ce travail, j'ai manoeuvré aussi bien que j'ai pu pour ne jamais le toucher et qu'il n'ai jamais à me toucher, même pas une bise, j'ai dit non quand il m'a proposé de coucher avec lui, non quand il m'a proposé de devenir sa maîtresse. J'ai usé de tous les stratagèmes que j'avais à ma disposition pour ne pas coucher avec lui, pour l'éloigner de moi ! J'ai mis en avant mon couple, son partenariat avec l'entreprise d'Homme, mes enfants en bas âge, son âge, mes envies de voyages très fort quand il me parlait de besoin de stabilité ou je ne sais plus quoi. Je lui ai présenté l'anti-thèse de la nana qu'il pensait vouloir affectivement et il a continué, toujours continué, pensant que j'allais craquer. Et je n'ai pas craquer.
Sauf que je suis sure que ce qui excite ce porc, c'est d'essayer d'avoir la femme qui ne veut pas de lui, de la courtiser, de la soumettre et puis de la broyer.
Parce que sa maman est une femme immonde qui le rejette et préfère son frère, parce qu'une femme ne lui suffit pas parce qu'il n'est pas assez intelligent pour en comprendre une et se contente donc de répondre à ses "besoins sexuels immenses" comme il m'a dit.
Même à bout, même seule, même à terre psychologiquement, j'ai résisté, mais dans quel état... Il est allé jusqu'à me dire de me suicider, après m'avoir réduite à l'ombre de moi même. De me suicider parce que j'étais déjà morte socialement de toute façon... Parce qu'il venait de me virer et savez très bien le contenu des messages qu'il avait envoyé à Homme... Des messages qu'il a envoyé à tous les professionnels que j'avais rencontré mettant mon nom, ma bonne foi dans son entreprise de merde. Des mails tous azimuts à tout
le monde... Des ramassis de mensonge. Alors qu'on lui a ouvert notre porte et on l'a reçu chez nous, à la table de notre fille...
Si la société continue de penser implicitement que les patrons ont un droit de "cuissage" sur leurs employées, si les employées sachant ça, sont toujours mortifiées de porter plainte et si en plus la société rajoute que ce qu'elles ont vécu n'a pas suffisamment d'importance pour que ce soit protégé suffisamment fort, pour que nous soyons protéger suffisamment fort, alors on ne vaut pas mieux que les peuples en souffrance, alors on est un peuple en souffrance.