Après mes différents tests depuis un an autour du contouring, des faux cils, des faux sourcils, faux cheveux et autre high lighter, je pose un regard admiratif sur toutes les stratégies de mise en beauté que les femmes peuvent adopter pour se faire aimer. Mais pas que…
Je pense qu’il est un peu trop facile de critiquer les femmes qui utilisent les codes de beauté à l’excès pour se mettre en valeur et en avant afin de trouver l’amour. C’est facile parce que c’est socialement admis. Il est interdit de se moquer publiquement d’une femme moche qui ne prend pas soin d’elle et ne se met pas en valeur visuellement comme on entend socialement le terme de « mise en valeur » et de « prendre soin de soi ». En revanche, il est permis de se moquer des artifices qu’utilisent les femmes pour se rendre belles, au sens où on entend communément être belle.
Et pourtant les deux côtés ne sont pas tolérables.
On aura tendance à ne pas avoir le droit de critiquer une femme moche parce qu’elle ne triche pas sur ce qu’elle est, qu’on considère que ce n’est pas de sa faute et que l’homme qui la choisira le fera en toute conscience et aura un enfant qui pourra ressembler à celle qu’il a choisi sans grande surprise.
De l’autre côté, la femme qui excelle dans l’art de se rendre belle alors que sous le make up, elle est foncièrement moche, trompe l’homme qui ne peut pas se douter de la laideur possible de l’enfant qu’il peut procréer en faisant l’amour à cette magicienne...
Je vais raconter une anecdote pour illustrer ce que je pense de notre rapport à la beauté.
La dernière fois, je me suis maquillée et je me suis rendue socialement jolie. Voir belle. Et je suis sortie. Sur le chemin, les hommes me souriaient et me disaient bonjour et les femmes en faisaient de même. Les gens étaient très agréables avec moi et j’ai mis du temps à comprendre que cela était dû aux signaux visuels que je renvoyais : la beauté.
La beauté est un facilitateur social extraordinaire. Elle dit aux autres que nous sommes capables de suffisamment nous adapter aux codes sociaux en place pour être attractive et séduisante. Que nous savons prendre soin de nous et donc potentiellement prendre soin d’eux. Et même que nous sommes issus d’une lignée de gens intelligents qui ont su se transmettre les bons gènes au fil du temps. Donc elle sous-entend une certaine forme d’intelligence et de capacité d’adaptation, même si au final, les belles femmes passent souvent pour l’incarnation de la bêtise et de la niaiserie. On ne frappe pas les nunuches, on les protège, ce qui est donc plus intelligent quand on est une femme c’est d’être une belle idiote à qui les gens souriront et diront bonjour en la pensant bête et futile. C’est le jeu ma pauv’Lucette. #NabillaBenattia
J’ai aimé être belle avec mes faux cils. Mais je n’ai pas aimé les faux cils.
J’ai aimé être belle avec mon contouring. Mais je n’ai pas aimé le maquillage.
J’ai aimé me trouver jolie avec mes faux cheveux longs. Mais je n’ai pas aimé les porter.
Je ne renonce pas à mon droit d’être une belle idiote autant que j’en aurais besoin. Mais je revendique mon haut potentiel naturel.
Là où je m’interroge c’est sur les relations qui se nouent autour de cet art du faux. Pour moi le sentiment amoureux est censé être ce que nous avons de plus vrai en nous et pour nous. Aimer l’autre implique d’accepter de le prendre comme il est et comme il peut devenir dans le futur et de continuer à marcher à ses côtés en s’adaptant ensemble l’un à l’autre pour forger une famille solide qui fera grandir de beaux enfants forts et solides autant physiquement que mentalement.
Cela implique également de choisir l’autre en fonction de son aspect physique pour favoriser les qualités que nous recherchons pour faire un enfant en bonne santé.
C’est ma conception des choses.
Comment alors pouvoir choisir correctement quelqu’un si la lecture visuelle de ce qu’elle est se présente à la base si perturbée et éloignée de la réalité ? Je pense que le débat est autour de ce point là… Comment accepter que l’autre évolue à nos côtés en faisant de notre mieux pour nous adapter à ce que nous connaissions de lui, quand déjà à la base on n’avait pas les bonnes informations pour correctement se lier l’un à l’autre ?…
Et comment garantir un bon brassage génétique à l’humanité, garant de la vigueur de notre espèce, si toutes les informations visuelles sont bidons ?