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Je me suis dit que peut être que certaines chercheraient des infos sur le déroulé d'une opération de cerclage comme j'ai pu le faire ardemment moi même avant de la subir... Donc voici mon récit.


Mardi après-midi, 17h, arrivée à l'hôpital.

Les aides-soignantes m'installent dans ma chambre et m'informent de la suite du programme ainsi que du fonctionnement du lit et de la télé... Très important quand on sait que l'on doit passer plus de 24h dans une solitude monacale.

Repas d'hôpital : omelette-purée. Comment peut-on avoir l'idée de servir une omelette avec une purée. Sadiques de nutritionnistes.

L'anesthésiste  passe dans ma chambre après mangé pour faire le point pour l'opération qui aura lieu le lendemain matin. J'aurais dû le voir avant, j'ai raté le rendez-vous Non, je n'ai pas fait exprès Je crois.

Bref.

Il m'informe que j'aurais le choix entre une anesthésie générale ou une rachianesthésie « dans la tradition des péridurales » à ce qu'il m'explique.

Je tente déjà de lui faire comprendre que je préfère ne rien voir et surtout que je ne pourrais pas, psychologiquement parlant, subir de rachianesthésie vu que j'ai une phobie des piqûres... Très, très, trèèèèèèèèèès phobique.

J'aurais dû comprendre dans son regard sceptique et son insistance à me répéter que ce ne serait pas lui qui officierait le lendemain, que je n'aurais pas mon anesthésie générale et que son collègue, mon anesthésiste réel donc, avait un souci avec cette pratique...

Mais ça Pas facile à comprendre avec un simple clignement nerveux de l'œ“il droit et une légère remonté de la lèvre supérieur, d'un homme que je voyais pour la première fois

Tous ces signes m'ont juste fait penser que ça lui donner un air encore plus vicieux que celui qu'il avait déjà Mais j'étais fatiguée.

 

Après une nuit d'hôpital, c'est à dire, aussi légère que la purée-omelette de la veille, un réveil d'hôpital : 7h30 du matin.

Douche à la Bétadine (pensez à enlever vos bijoux en argent, mon bola de grossesse a noirci).

Rituel d'hôpital : prise de la tension et de la température.

Une infirmière joviale rentre en gazouillant dans la chambre pour me droguer d'une moitié d'Atarax, « un cachet pour vous détendre ! Et je jette l'autre moitié dans la poubelle hein ! » Oui Je me doute que tu ne vas pas l'avaler ma chérie.

Complètement Ataraxée, je m'endors.

C'est l'heure. Il faut que je me transfère dans le brancard. Je vois le plafond défilé en me disant que je pourrais marcher quand même. J'oublie que je suis droguée. Comme si j'avais la capacité de rester aussi calme, en chemin vers la piqûre extrême Bizarre.

Et puis il fait froid, je n'ai qu'un drap. Qu'est ce qu'il faut pas vivre quand on est une femme.

Arrivée dans la salle d'opération. Première impression : mais ils sont combien dans ce truc ? 20 ? 50 ? Non, parce que moi c'est juste le cerclage de la chambre 205, pas l'installation du coeur artificielle de la 122

J'ai peur.

L'anesthésiste, masqué, ganté, chapeauté, en gros, l'inconnu total, m'explique que je devrais normalement avoir le choix entre l'anesthésie générale et la rachianesthésie, mais que vu comment je flippe (ah bon ? Moi ?) et vu « une mauvaise expérience qu'il a eu la semaine d'avant », il ne me laissera pas le choix.

Oui, là, à ce moment du récit, quand on n'est pas un mouton, on a un peu envie de dire « Bouh le salaud ! Et la liberté du patient alors ???!!! » Mais en fait je pense qu'il savait à quelle peureuse il parlait et même si je préférait la rachianesthésie au fond de moi, jamais je ne me pensais capable de subir le pire de mes cauchemars Mais oui, il y a eu non respect de la volonté du patient.

 

Pour une rachianesthésie, le praticien anesthésie localement l'endroit où il va insérer la grosse aiguille. J'imagine que c'est une grosse aiguille, mais pensez bien que je ne me suis pas retournée pour vérifier

Une fois l'objectif à viser avec la grosse piqûre endormie, on passe au chose sérieuse. Par chance, je peux vous raconter ce qu'on ressent quand la grande aiguille rentre dans le dos puisque j'ai fait une petite résistance à la prime anesthésie ! Chouette n'est ce pas !

Quelque chose s'insère en vous et vous sentez le cheminement de l'objet qui semble métallique, peut être parce que très rigide En tout cas ça rentre tout droit, mais précautionneusement, comme s'il y avait différentes sortes de « matières » à traverser. Parfois ça avance seul et facilement quand c'est tendre sans doute et parfois ça bloque et ça force comme s'il y avait une résistance, un bout de gras ou d'os qui sait ! On peut tout s'imaginer quand personne n'explique (merci les gars).

C'est très étrange comme sensation et désagréable aussi. Pour vous l'imaginez, ça ressemble assez à l'idée qu'on peut s'en faire quand on y a jamais goûté.

Le plus étrange est de découvrir la profondeur de son corps à l'intérieur et aussi pour moi la prise de conscience que je suis pleine. Pleine comme une viande Je ne serais donc pas pur esprit ??? Vache ! Déception.

Maintenant je vis avec l'idée que je suis un steak qui marche et pense (Joke).

 

En plus, dans mon cas, il a fallu s'y reprendre à deux fois ! Double anesthésie locale pour repartir dans la grosse aiguille !

Bref, bis.

Pendant que l'anesthésiste m'expliquait comment une maman qui avait choisi l'anesthésie générale la semaine d'avant et en avait perdu son bébé, mort de n'avoir pas supporté Une interne et une gynécologue obstétricienne en chef jouaient du tambour dans mon vagin.

Que ressent-on pendant le cerclage ? Imaginez le concert d'un groupe de rap hard cor avec beaucoup de basse dans les compos. C'est bon ? Maintenant, imaginez que vous portez des boules quiès hyper efficaces pendant le concert. Voilà, vous y êtes, vous transposez tout ça dans votre bas ventre. Vous sentez les « boum-boum » de la batterie et vous vous doutez bien qu'il faut pas être très tendre pour faire des « boum-boum » pareils Comme vous n'entendez pas, ça vous frustre autant que ça vous sécurise et vous n'attendez qu'une chose, c'est que ça s'arrête pour enlever ses p**ains de boules quiès qui vous permettent de supporter cette situation anormale.

(Parenthèse sur le côté technique de la chose : Il me semble que c'est un exercice de couture qui a occupé mes deux gynécologues. Mon col pouvant s'ouvrir, elles l'ont fermé. Dans ma tête, c'est comme si elles avaient mis un de ces petits "trucs" blancs que l'on tortille autour des sacs de congélation avant de les mettre au frais... Mais en le cousant... De ce côté, je ne peux pas en dire plus, mais j'espère qu'un(e) gynécologue aura la bonne idée de nous expliquer... Un(e) qui penserait que, même simple mortelle, nous pouvons comprendre si on nous explique avec des mots simples...)

Que tout ça s'arrête C'est la seule idée qui me tient réellement compagnie pendant ce moment là.

La douzaine de personne qui bourdonnent en me faisant raconter mon accouchement sans péri pour me distraire, ressemblent au nmédecin infantilisant qui fait croire au mourant qu'il va vivre.

Bien sûr que c'est quelque chose de dur, un moment étrange et anormal Mais c'était un moment obligatoire. 15 minutes. 15 minutes pour toute une vie. Pour deux vies.

 

Enfin. C'est terminé. La salle se vide vite. C'est l'heure de manger.

Direction la salle de réveil pour moi Eveillée.

Mes jambes, elles par contre, ont bien dormie et n'ont pas voulu se réveiller dans les délais. On me promettait 3 à 4h. Il en aura fallu plus de 6.

Retour en chambre. Je ne rentrerais pas ce soir finalement. Je ne peux pas marcher.

J'ai tout de même pu manger en attendant mon pipi comme le messie

C'était très étrange (encore) d'observer le bal des infirmières, entrer et sortir guettant mon pipi, comme Gargamel le ferait pour le Grand Schtroumpf « Viens petit petit »

Une fois tout le monde rassurait sur le bon fonctionnement de mon système urinaire, j'ai pu avoir la paix et manger ma purée-steak hachée d'hôpital ainsi que mon Mc Deluxe (à jamais, merci Maman) tranquille.

 

Je suis sortie le lendemain, vers 11h.

Photo : http://blogbebe.org/photos/2009/02/19740.jpg


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MomLetter

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