Le cycle féminin est tout un art et je veux devenir professionnelle. Il y a une dizaine de mois je commencais ma réflexion autour de mes menstruations et du pourquoi je pétais un câble une fois par mois pendant trois jours... Je vivais vraiment très mal ma période de règles et tout le monde en prenait pour son grade... Mal de ventre, changement d'humeur, déprime, c'était l'enfer... Quand je regarde la différence avec aujourd'hui, je me dis que j'étais malade et que j'apprend à me soigner petit à petit et que ça marche !
J'ai commencé par lire des articles autour du flux insctinctif libre il y a presque un an... L'exercice consiste à arrêter de porter des serviettes, tampons ou cup lors de ses règles et à déverser son flux de sang dans les toilettes aussi simplement que l'on fait pipi. On ne retient pas les règles, on ne compresse pas le ventre. On ré-apprend à détecter les moments où notre sang va couler, tout comme on sait détecter quand on a besoin d'aller aux toilettes pour les autres besoin et on fait ce qu'on a à faire.
Allez savoir pourquoi, ma démarche de retour au naturel de mes cheveux, m'a conduit au retour au naturel de mes règles à travers les blogs des filles qui défrichaient le terrain du "no poo" (se laver les cheveux sans shampoing chimique)... Sans doute parce que cela participe de la même démarche d'arrêter de se faire piller financièrement en se faisant en prime intoxiquer physiquement.
Toujours est-il que j'ai pu découvrir que de part le monde, certaines femmes arrêtaient de porter des protections dites "hygiéniques" lors de leur période de menstruations. Au départ, quand on découvre cela on pense sincèrement à un mythe ou à des femmes qui encore une fois veulent nous montrer qu'elles font mieux que les autres au prix d'heures et d'heures de privations et d'entraînement que nous, pauvres et simples mortelles ne pouvons pas nous permettre, ni nous offrir à travers l'aide d'un coach à domicile !
Mais j'ai quand même gardé cette singularité en tête en me disant que ça serait vraiment génial de pouvoir faire comme elles !
Avant le flux instinctif libre, j'étais très franchement intolérantes à mes propres hormones... Je rentrais dans de très grande colère chaque mois dès qu'elles pointaient leur nez et je pourrissais la vie de tout le monde, en même temps que la mienne. C'était sincèrement très, très délicat à vivre.
J'ai voulu que ça cesse. Et ça a été le déclic de tout... J'ai voulu arrêter de pourrir les gens chaque mois en me demandant pourquoi je faisais ça. Je suis arrivé à la conclusion que je faisais ça parce que pendant 24 jours, je composais, je prenais sur moi, je faisais des efforts et j'acceptais les "règles" des autres, alors pendant 4 jours, j'imposais violemment mes propres règles, avec la même violence que je recevais celles des autres le reste du temps...
C'était débile.
Alors j'ai voulu inverser les choses ! J'ai voulu arrêter de supporter les règles des autres pendant 24 jours pour ne pas avoir à imposer les miennes les pauvres 4 petits jours qu'il me restait où l'on m'autorisait à être une vraie connasse sous prétexte qu'on me laissait des miettes de mois pour avoir mes règles en passant pour une folle hystérique qui a eu la malchance de naître femme...
Il a fallut quelques mois pour inverser le mouvement mentalement. J'ai commencé par ne plus m'autoriser à pourrir les gens pendant 4 jours quoi qu'il se passe, ce qui a enclenché naturellement le réflexe de ne plus autoriser non plus les autres à me pourrir quoi qu'il se passe. L'harmonie jouait alors ses premières notes dans ma vie.
Une fois ce travail établi, j'ai retrouvé une plus grande confiance en moi parce que j'avais réussi un premier contrôle sur moi et je me suis dit que si d'autres femmes arrivaient à reprendre leurs règles en main, alors peut être que je pourrais au moins tenter pour voir ce que ça fait.
J'ai donc repris mes lectures sur le flux instinctif libre et les expériences des autres et je me suis lancé en sachant que ça serait long, mais qu'une fois acquis ce serait pour toujours...
Quand mes règles sont arrivées ce jour là, il faisait beau, j'étais en vacances avec mes enfants et je n'avais aucune obligations à l'extérieur. Les conditions parfaites ! J'ai viré ma culotte et je suis resté cul-nu dans la maison en me promenant avec ma serviette pour la mettre sous mes fesses quand je devais m'asseoir. Je ne vous cache pas que la situation est juste aussi hilarante que catastrophique la première fois ! Dés que je sentais que ça coulait je partais en courant vers les toilettes et j'y restais bien trente minutes d'affilées pour que mon sang s'écoule en tentant de repérer les plus petites sensations... Les deux premiers jours sont les plus intenses ! Passé ce délai -surtout au début- c'est vraiment plus compliqué de détecter les moments où le sang va couler, donc pour commencer il faut vraiment se concentrer sur les deux premiers jours et rester au maximum "aware" de tout ce qui se passe dans son corps.
En vérité, ça ressemble vraiment à l'acquisition de la propreté chez les enfants.
Et puis je n'ai pas lâché et me suis acharnée mois après mois, j'ai tenu bon et j'y suis arrivée chaque mois de mieux en mieux. Jusqu'au mois dernier où j'ai pu enlever totalement ma serviette dans la journée en restant à la maison et ce mois ci où je n'ai pas de serviette et je sors de la maison (en faisant attention d'avoir des toilettes pas trop loin quand même hein !).
Le flux instinctif libre a changé toute ma vie. Depuis que j'ai commencé, j'ai regagné confiance en moi et en mes capacités. J'ai fait la paix avec les autres et avec mes propres règles. Je ne veux plus les imposer, mais il me tarde chaque mois de pouvoir les vivre pour voir comment je m'en sors et quelle belle surprise elles vont encore me donner en terme de confiance en moi ou de leçon de vie...
Depuis que je pratique le flux instinctif libre, je me suis repositionnée au centre de ma vie en positionnant mon cycle féminin au centre de moi même. Je sais mieux me diriger dans mon mois en fonction de mon cycle et j'arrive mieux à comprendre mes réactions en fonctions de mon cycle et donc de mes fluctuations hormonales.
Je dois vite filer pour accompagner ma fille à l'extérieur, je croise les doigts pour ne pas me tâcher parce que ça va être le temps le plus long que je vais passer dehors sans protection depuis que j'ai commencé, mais je continue en espérant que j'y arriverais un jour car le jeu en vaut la chandelle : la liberté !