Je veux faire l'amour. Pas la vaisselle. Se remarier en étant parent.

La vie comme un art

Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
 

Trouver un compagnon pour la vie hier n'a strictement rien à voir avec aujourd'hui. Ni mieux, ni pire, les choses sont différentes et demandent des adaptations différentes.

Hier, on se mariait à 20, divorçait à 40, se remariait à 43 pour finir vieux et seul à l'EHPAD à 70. Yeah. Je caricature (à peine) évidemment, mais les réjouissances, notamment à travers les exemples de divorce avec infidélités, perte et fracas devant les enfants ont eu de quoi dégoûter ces mêmes enfants de reproduire le schéma parental.

Il n'y a qu'à regarder le nombre de mariage sans cesse en baisse chaque année pour comprendre que l'engagement n'a plus la même forme qu'hier et que le lien se fait plus à travers les enfants -et encore- qu'à travers les obligations de l'un envers l'autre. Comme si plus personne ne souhaitait être obligé de quoi que ce soit pour qui que ce soit d'autre que ses ascendants ou descendants directs (et je me répète, mais même là encore, ce n'est pas assuré, il n'y a qu'à voir le nombre de personnes âgées qui finissent seules et le nombre d'enfants que les pères abandonnent...).

Je vous rassure, le tableau n'est pas si noir. Je pense même vraiment qu'il peut être plutôt avantageux si on y regarde de plus près. C'est ce que je me suis dis ce matin en me levant : ma chérie, tu as tes enfants, ton appartement, ton site Internet, tu es encore dans la trentaine pour quelques mois, tout se joue maintenant pour trouver la bonne personne. Et je le pense sincèrement. Pour mon mari à venir, comme pour moi, tout mon parcours est une expérience enrichissante qui me permet d'être debout, à ma place et prête à faire l'amour... Je veux faire l'amour. J'ai tout mis en place pour ça et je rêve de ça. Je veux faire l'amour avec amour, le créer chaque jour. Je ne veux pas faire l'amour comme on fait la vaisselle, pour se nettoyer et faire quelque chose, parce qu'on en a besoin. Je veux faire l'amour parce que je suis amoureuse et que je n'ai pas peur de m'engager entièrement. M'engager en assumant les obligations qui vont naître de mon engagement, que ce soit un enfant inattendu, un projet ou une direction inattendu ou n'importe quoi d'autre. J'ai travaillé dur pour ça, je n'ai marché que vers ça, j'ai mis toutes les chances de mon côté en me préservant pour ça, jusqu'à préserver ma bouche de ne plus aller embrasser les lèvres de personne d'autres qui ne soit mon mari et si j'ai un rêve aujourd'hui, c'est celui là. Construire un amour avec un homme qui m'aime. Construire une vie amoureuse, une vie d'amour avec l'homme que j'aime et qui m'aime. Et que le fait de poser mes lèvres sur les siennes signifie quelque chose de puissant. Je me suis battu pour ça.

Il y a des années, quand j'ai quitté le père de mes enfants, je savais que je marchais dans un très long et pénible chemin sur lequel personne ne me ferait de cadeau qui ne soit pas empoissonné, mais je voulais vivre cette expérience. Je l'ai vécu. J'ai réalisé les rêves de ma vie, ceux que je devais absolument vivre pour me sentir clean vis à vis de moi.

Parce que j'ai une conscience tyrannique, je voulais absolument faire une immersion dans la précarité et être au front avec les mères et les enfants en bas âges qui restent encore aujourd'hui majoritaires dans la misère. Je voulais comprendre, apprendre s'il était possible de s'occuper de ses enfants en leur donnant une instruction de qualité en étant seule, isolée et dans la plus grande précarité. Je voulais savoir s'il était possible d'offrir des paillettes dans les yeux de ses enfants avec pour seul soutien la foi en soi, en ses enfants et en Dieu. Je voulais savoir si on pouvait éviter la violence dû à la pauvreté avec l'amour et le courage d'une mère...

La réponse est oui. C'est possible. Tout est organisé en France pour que ce soit possible et que les mères et les enfants puissent s'en sortir, rebondir et se reconstruire. Mais il faut se battre pour faire respecter ses envies, ses droits et ses capacités. Il faut ruser, se renforcer et avoir de la méthode. J'ai pris le temps de redonner au maximum toutes les informations que je trouvais partout où je le pouvais. Si je n'avais pas fait ce travail là, j'aurais été malheureuse toute ma vie, tiraillée par mon rêve de "journaliste de guerre" de petite fille... Les vocations...

Ensuite je voulais réaliser des expériences personnelles sur le plan professionnel et vaincre mes peurs et ma timidité. Je n'ai jamais osé avoir ma propre émission de radio quand je travaillais à France Bleu Gironde, bien qu'on me l'ai proposé, parce que je n'avais pas assez confiance en moi et que je pensais que je n'y arriverais jamais et me planterais en direct, ma plus grande frayeur alors que je faisais souvent des chroniques en direct, je ne me sentais pas l'âme d'une tête d'affiche... J'ai pu créer, écrire et diriger ma propre émission radio dans une association pendant des semaines et chaque fois que je marchais vers l'enregistrement, la peur au ventre je dois bien l'avouer, je combattais des dragons en moi et je gagnais. On pourra me dire que mon émission est confidentielle et que personne ne l'a entendu, ce sera sans compter sur l'émotion immense que j'avais à chaque fin d'émission parce que je l'avais faite... L'auditeur principale de ces émissions, c'était avant tout, moi même. Pour finir ma série d'enregistrements, cerise sur le gâteau par une émission en direct avec mes enfants... Le bonheur.

Et ce n'est pas le seul bonheur professionnel que nous avons fièrement partagé toutes les trois... Nous avons eu notre propre petite émission de téléréalité et sommes passées sur une chaîne nationale ensemble. C'est une jolie revanche pour la petite jeune fille de 21 ans qui passait le casting du Loft en 2002 et se faisait recaler à la deuxième sélection face à Leslie Mess aka Afida Turner... Peu de monde sait que j'ai fait ces castings, mais j'aurais beaucoup aimé rentrer dans le Loft ou participer à Secret story, etc. Parce que c'est ma génération et parce que je suis coquine. J'aime jouer, j'aime m'immerger dans des univers complètement étranges et différents de moi pour apporter mon regard et ma personnalité très proprette au milieu du feu et voir comment lui s'en sort avec moi... Je crois que c'est mon côté "Blessed" qui me laisse toujours penser que quand on ne fait rien de mal, même au milieu du mal lui même, il ne peut strictement rien nous arriver, au contraire, c'est plutôt au mal de s'inquiéter, mais ça demande d'être vraiment très carré... Bref...

Le fait d'avoir pu réaliser ce rêve de jeunesse, en prime et de vivre cette expérience unique avec mes enfants était pour moi une vraie chance que nous avons saisie. Quel cordonnier n'amènerait pas ses enfants au salon de la chaussure ? Moi je suis journaliste, j'amène mes enfants dans mes enquêtes ou mes émissions parce qu'elles sont préparées depuis toujours à ça puisque ça fait partie de notre vie, de la même façon que je pouvais tenir la boutique, puis le restaurant de ma mère, elles peuvent venir avec moi car tout est mis en place pour elles aussi depuis le départ... Ce sont des enfants qui sont nées avec un micro dans les mains et un appareil photo accroché au poignet. C'est notre univers, c'est mon métier, écrire, parler, être dans le monde de la musique, du cinéma et du spectacle, c'est ce pour quoi je me suis formée et c'est ce que j'aime faire. J'aime donner mon point de vue à ma façon sur mon époque et donc être là où ça bouge, voir où ça castagne.

Je suis heureuse d'avoir pu le faire en tant que mère célibataire, gratuitement et que ça n'ai pas perturbé ma vie, même s'il a fallut que je me batte fort pour que ça ne nous impacte pas et que je puisse conserver ma vie simple, nous n'en gardons que du matériel solide pour nous construire et c'était mon but. Ancrer mes filles très fort dans la réalité de mon travail et leur montrer de l'intérieur dans quel monde on vit par rapport à celui qu'on tente de nous faire croire qui est le nôtre alors qu'il n'existe pas toujours ce monde là. Et moi même j'ai pu voir à quel point je ne me doutais pas...

J'ai aussi réalisé mon rêve d'amour absolu. Je voulais tellement aimer totalement. Aimer à perte. Aimer à la folie. Aimer comme personne... Et bien vous me croirez ou pas, mais c'est très compliqué de trouver quelqu'un qui veut bien se laisser aimer sans s'approcher de la personne qui l'aime !!! J'ai pu aimer d'amour autant que je voulais pendant 4 belles années. Un amour sublime qui m'a porté, nourrit, divertir, enseigné... Un amour brûlant, drôle et tellement énervant... Enervé. Un amour énervé... Le plus bel amour de toute ma vie. Mon amour de femme adulte.

Les petites ont grandies et moi aussi. Nous avons toutes les trois positionné nos caractères et posé nos limites et nous nous connaissons mieux...

S'il aurait été très très compliqué pour tout le monde à la Maison de faire rentrer un homme dans nos vies il y a quelques années... Quelques mois même... Voir quelques semaines... Je sens ces derniers jours qu'une éclaircie se fait en moi et je me rends compte que tout ce que j'ai fait, tout l'amour que j'ai retenu physiquement et n'ai donné à personne... Cet amour cherche son réceptacle. Alors, on va se calmer hein, je reste moi donc ça reste une toute petite éclaircie, mais tout de même. Un début de quelque chose est en train de germer en moi et je suis tellement fière de voir que les données ont changé et que l'amour que je croyais chercher hier n'a strictement rien à voir avec celui que je cherche aujourd'hui... C'est comme si hier je cherchais à louer un appartement avec un colocataire et qu'aujourd'hui je veux construire avec mon mari...

Le fait que j'ai déjà mes enfants change tout. Je ne suis pas poussé par l'horloge biologique comme je l'étais à 25 ans quand j'ai emménagé avec le père de mes enfants. Je sais comment fonctionnent les enfants, je reçois et leur donne de l'amour, de ce côté là je suis comblée, je peux accepter d'en avoir comme de ne plus en avoir. Je ne suis pas non plus avide de nouvelles expériences, si ce n'est sur le plan intime. Les dernières années, entre procès militants, émission de téléréalité et harcèlement en ligne et au delà, je ne cherche pas le côté polar de la vie, même si je reste joueuse et prête à rétorquer.

Ce matin je me rendais compte que j'ai les cartes en main pour faire ma vie, trouver un homme qui saura comprendre tout ce que j'ai été et ce que je suis et apprécier de passer du temps avec moi, tout simplement. J'ai la possibilité de m'offrir ce dont je rêve : créer l'amour, de mes mains, faire l'amour avec tout ce que je suis, mes poils, mes combats, mes victoires, mes échecs... Tout ce que je n'ai jamais osé utiliser avec aucun homme avant par manque de trop plein de choses... Manque de père, manque d'argent, manque d'enfant, manque de courage, manque d'ambition ou d'honnêteté...

J'ai largement démontré qu'à travers un homme je ne cherche ni l'argent, ni le pouvoir et à quel point je peux aimer quand je suis amoureuse... Toute mon expérience de vie montre que tout ce que je cherche avec l'homme avec qui je veux partager le reste de ma vie, comme je l'ai toujours dit depuis le début, c'est l'amour. Et aujourd'hui c'est flagrant et limpide. Un homme dans ma vie ne peut me servir qu'à m'aimer et à me permettre de l'aimer. C'est tout ce que je demande. Depuis le début...

Aujourd'hui je veux faire l'amour, pas comme on fait la vaisselle, mais comme on fait pour s'aimer.

*Photo issue de l'émission Un amoureux pour Maman sur C8 retouchée avec l'application Sweet Camera

**Pour la vaisselle, il y a les lave-vaisselles...


Ajouter un Commentaire


MomLetter

Abonnez-vous à notre Newsletter!