Télétravail : la routine comme baguette magique

La vie comme un art

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Nous sommes lundi et lundi c'est ménage !

Depuis que j'ai fermé ma boutique et que je me suis retranché à la maison pour travailler correctement, j'ai pu remettre en place avec bonheur une vieille tactique de guerre que j'ai développé pendant ma première année de maternité : la routine !

Lorsque ma première fille est née, après les premiers mois de lutte pour réussir son allaitement, de combat pour arriver à trouver ma place de mère en lui faisant sa place de fille, tout en intégrant la place de son père, j'ai découvert que la routine est un allié précieux dans la vie pour se structurer, se donner un cadre solide et rassurant et se permettre d'en sortir sans se sentir en errance. Entre la routine traditionnelle et la modernité festive, j'ai choisi les deux !

Avec un peu plus de pratique de la routine, je me suis retrouvée en face de l'évidence : l'humain est un être de routine. Nous sommes tous à l'intérieur de cycles qui se répètent en avançant. Les saisons nous le prouvent, notre rythme biologique nous le confirme. Nous nous levons le matin dans une continuité qui signe notre vie sur terre. Nous buvons, mangeons, allons au toilettes, avec la régularité d'un métronome si nous sommes en harmonie et même nos règles de femmes rythment notre vie, notre cycle personnel.

Nous sommes la routine même.

Je ne sais pas pourquoi certaines rejettent la routine comme si elle eût été dangereuse alors même qu'elle est salvatrice... Quand on écoute les gens qui rejettent la routine, ils en disent qu'elle est ennuyante... Je crois surtout que la routine, donc la vie, est ce que l'on en fait quand on veut bien la respecter. Si on respecte la routine de la vie, soit la vie elle même, alors on peut la travailler et s'en servir comme d'un outil puissant qui nous permet de nous organiser et de nous gérer dans la temps. Par exemple si je respecte les saisons, j'exploite la terre qui me donne à manger, je sais combien de temps la plante mettra à sortir, ce qui me permet de vivre autre chose de plus palpitant avant de récolter ce que j'ai semé, le temps voulu. Aller contre la routine pour moi est du même ordre que ne pas respecter le sens de la vie et essayer par tous les moyens (tous voués à l'échec) de créer un non-sens absurde censé être plus divertissant que la réalité. C'est débile. Et c'est faire preuve d'une méconnaissance profonde de ce que peut être une vie bien cadrée, harmonieuse, respectueuse de son environnement et de la vie en elle et autour...

Pour ma part j'ai donc accepté de me servir de la routine pour élever mes enfants en paix, autant que possible et grandir moi même si je peux.

Ma réflexion est que quand l'enfant né, à partir de la diversification une douce routine prend forme à travers son sommeil. L'enfant de 5 mois fait grosso modo toujours la même chose. Il se réveille, mange, va au bain, joue, mange, dors, se réveille, joue, mange et va au lit. Rebelotte tous les jours comme ça. Cette routine naturelle de l'enfant m'a permis en tant que jeune mère de pouvoir m'adapter en sachant à quel moment je pouvais par exemple organiser des réunions pour créer mon site Internet en laissant mon bébé dormir à la maison avec la bonne, ou quand est ce que je pouvais espérer me reposer un peu de l'intensité que me demandait mon bébé. Ainsi, pour ma fille, j'étais toujours présente puisque je m'insérais dans sa routine pour mieux m'en extraire sans la gêner.

Le père de mes enfants avait lui même sa propre routine de travail entre ses réunions de groupe du jeudi ou son déjeuner de travail du lundi, sa fille qui vivait avec nous avait sa routine de lycéenne et même la femme de ménage rajoutait la sienne avec ses cours de français une fois par semaine et son rendez vous hebdomadaire chez le dentiste... La maison tournait en respectant le rythme de chacun et moi, en étant la Chefe de la maison, j'étais responsable de l'harmonie et du respect de tous ces rythmes qui jouaient ensemble sous mon foyer en intégrant le rythme de la société en général (les impôts, les fêtes de l'année, les vacances scolaires). La femme au foyer est la Maîtresse de la routine dans sa famille. C'est elle qui la commande et la guide. C'est par son maintien ou son changement que celle qui gère la routine impulse un mouvement dans sa maison. C'est ainsi que les habitants de la maison peuvent être sereins et dynamiques ou complètement dysharmoniques et perturbés. Car le rythme est maintenu en paix quand quelqu'un le fait respecter et que chacun joue sa partition en s'accordant sur celle des autres. La femme au foyer se faisant chef d'orchestre de la mélodie du bonheur dans son antre...

Bon... Le père de mes enfants à préféré d'autres rythmes plus trash quand moi même j'ai voulu suivre les conseils avisés de la reine des salopes dans son bouquin "oser foutre sa vie en l'air en bousillant sa famille pour gagner des clopinettes en suçant des esclavagistes" mais ça n'a fait que renforcer ma théorie selon laquelle le respect des rythmes de chaque membre de la maison, Chefe d'orchestre y compris, est primordial au même titre que le respect d'une routine saine.

Depuis que je suis devenue mère célibataire au foyer, j'ai pu mettre à profit mes théories du bonheur appliqué à moi même et je m'en réjouis et m'en satisfait chaque jour. Le lundi c'est ménage, parce que je tiens à commencer la journée par me débarrasser de la crasse qui me gêne aussi dans ma tête et le fait d'instaurer la journée du ménage le lundi me laisse l'espoir de pouvoir profiter de toute la semaine pour faire autre chose !

J'ai déjà pu remarquer que si je ne fais pas mon ménage le lundi alors je passe la semaine à faire des retouches de ménage tout le temps par ci par là et je râle après les fameuses tâches ménagères. Mais si je dédie ma journée du lundi à un bon coups de grizzou de l'aspirateur, alors ma semaine en est allégée et je profite de ma maison (qui, il faut bien se l'avouer, ne sera jamais vraiment rangée, pour mon plus grand réconfort psychique).

Parfois, comme aujourd'hui, toutes mes envies se bousculent et la couture dispute sa priorité à l'écriture qui veut passer devant la peinture, elle même en train de doubler la photo... Mais, mon expérience de la routine les fait toutes taire pour me conduire vers le balai qui me permettra de passer une semaine plus sereine en prenant le temps de discuter avec chacune de mes passions... Et en rangeant ma maison, je range ma tête et je priorise mes activités et mes envies en les confrontant avec ma réalité matérielle qui est partout dans ma maison : il faut vider les armoires, la chambre des filles mérite deux lits maintenant, si je veux un nouveau canapé je dois vendre des robes, pour coudre j'ai besoin de vider les armoires parce que le tissu prend de la place et que j'en mets partout. Voilà comment les choses se rangent à leurs places quand je range ma maison. Autant que je peux. Et mon organisation de la semaine se fait toute seule à mesure que ma maison se range.

Quand le père de mes enfants a ramené une bonne à la maison, j'ai boudé. Longtemps. J'ai refusé. Longtemps. Et j'ai pleuré. Pendant plusieurs jours je n'ai pas adressé la parole à la bonne. Et puis elle a su gagner mon affection et m'apprendre à accepter qu'elle fasse partie de ma maison... Mais dans ma tête j'étais une moitié de Femme et l'exemple que je montrais à mes enfants était épouvantable à mes yeux.

Je suis tellement ravie d'avoir la chance exceptionnelle de faire moi même ma gestion domestique, d'être responsable de la gestion de ma maison et de son entretien, car je sais ce que ça m'apporte en liberté de conscience et en estime de moi : je n'esclavagise plus personne. Je ne participe pas à un système dans lequel le plus pauvre nettoie la merde des plus riches partis manifester pour "défendre" la vie de ceux là même qu'ils exploitent chez eux en se moquant d'eux en prime... Toutes ces femmes que tu vois dehors en train de te parler de conciliation vie pro/vie perso, toutes ces femmes qui font "carrière" en dénonçant de leur fantasme la vie des femmes au foyer qui aiment prendre soin de leur maison, de leurs enfants et de leur famille -cette vie que ces femmes de carrière appellent des "tâches domestiques" ou "tâches ménagères" ou "tâches familiales"- oui, toutes ces femmes qui veulent nous faire croire qu'elles réussissent leur vie parce qu'elles concilient schizophrènétiquement une seule vie en deux, toutes esclavagisent les autres femmes et sont responsables de la mésestime des mères au foyer qui pensent qu'en restant auprès de leurs enfants, elles valent moins que ces dindes capables d'abandonner leurs enfants dans des crèches à des inconnues, à des femmes sous payées ou à leurs parents et beaux-parents, pour aller se faire harceler dans un système qui ne les considère pas et ne les prend même pas en compte physiologiquement en les obligeant à se faire dessus quand elles ont leurs règles...

Toutes.

Moi... Je reste là avec mon balai, mon aspirateur qui fait des siennes et le lundi, c'est ménage.


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